J'étais Témoin de Jéhovah
Un témoignage sur les méthodes employées par
la Société de la Tour de Garde.
Nota: bien des chiffres ne sont plus actuels mais nous les avons laissés tels qu'ils sont mentionnés au moment où le témoignage a été fait, en 1958
Un jeune homme, bien mis, muni de quelques livres, frappe à la première porte d'un bloc d'habitation. La maîtresse de maison lui ouvre. Le visiteur se présente poliment: "Je représente la Tour de Garde. Je viens vous annoncer le message du Royaume. J'ai un livre que j'aimerais vous montrer.". La dame pose quelques questions et écoute les réponses fascinantes concernant un "Royaume" à venir et la possibilité d'échapper à la plus formidable guerre de tous les temps. Elle n'est pas hostile à la religion. Elle sait aussi que la meilleure façon de se débarrasser du visiteur consiste à acheter le livre. C'est ce qu'elle fait. Par le simple achat d'un livre, elle devient candidate à l'admission dans un des mouvements religieux qui, a notre époque, manifeste la croissance la plus rapide: celui des "Témoins de Jéhovah".
On peut voir des Témoins de Jéhovah zélés vendre des livres, offrir au coin des rues leur périodique "Réveillez-vous" et se rendre aux nombreuses réunions dans leurs "Salles du Royaume". Leurs extraordinaires rapports de vente prouvent que beaucoup de soi-disant chrétiens achètent leur littérature et commencent ainsi, par cette voie facile, à devenir des Témoins de Jéhovah.
J'ai fait moi-même cette expérience. Croyant à notre Seigneur Jésus-Christ, j'ai adhéré dans ma jeunesse à ce mouvement religieux. Je fis des efforts et des projets pour sa propagation. Mais, peu à peu, je me rendis compte que mon ardeur dans le service de la Société se substituait à ma communion avec Christ. Je découvris, trop tard, que j'étais devenu un robot docile sous l'emprise d'une monstrueuse organisation — la Société de la Tour de Garde—, la prétendue "Organisation de Dieu" pour l'établissement de la société du "Monde Nouveau".
Après avoir été durant trente ans, l'esclave spirituel et religieux des seigneurs de la Société, j'accomplis ma promesse envers Dieu de démasquer ce mouvement qui se prétend chrétien et qui pourtant:
- Nie toutes les formes du christianisme en les qualifiant d'organisation du diable;
- Encourage ses membres à refuser le service militaire, tout en les incitant ouvertement au combat et à l'emploi de méthodes brutales, quand il s'agit de servir sa cause;
- Lutte sans cesse et de façon tapageuse pour ses libertés religieuses, tout en exerçant une emprise tyrannique sur les activités, voire même sur les pensées de ses adhérents;
- Invoque Christ comme son Sauveur sans pour cela reconnaître qu'il est Dieu Tout-Puissant et qu'il sauve tous ceux qui croient en Lui pour la vie éternelle;
- Cite avec une singulière aisance les Ecritures et parle avec présomption du sens grec des textes originaux alors que la formation biblique de la plupart des Témoins de Jéhovah se limite à la connaissance des manuels publiés par la Société de la Tour de Garde pour l'étude en groupe et à la mémorisation de quelques mots grecs imprimés dans la marge de leur Bible "Diaglott" et de leur "Traduction du Monde Nouveau".
Je réponds devant Dieu de la véracité de ces affirmations car elles sont basées sur mon expérience personnelle. Il se peut que les leaders des Témoins de Jéhovah, dans l'impressionnant quartier général de la Société de la Tour de Garde, sis au N° 124 de Columbia Heights à New York affirment qu'ils ne m'ont jamais connu ou que je suis un réprouvé tombé en disgrâce. Cependant ils ne pourront jamais effacer les faits de leur histoire, à l'évolution de laquelle j'ai contribué moi-même dans une faible mesure.
Je suis né à Jersey City, U.S.A., en 1905. A l'âge de neuf ans. j'ai accompagné mes parents qui se rendaient en Allemagne, leur pays d'origine, pour y visiter des membres de leur famille. Avant notre retour projeté, la première guerre mondiale éclata. Mon père, encore privé de la nationalité américaine, fut incorporé dans l'armée allemande.
La guerre fit rage non loin de notre province située à proximité de la frontière russe. Longtemps nous fûmes sans nouvelle de mon père. Il échappa cependant à la mort. Après la guerre, notre territoire fut cédé à la Pologne et, jusqu'en 1921, il nous fut interdit de le quitter. Par la suite, nous allâmes, avec d'autres réfugiés, nous établir à Berlin.
J'avais alors 16 ans. Deux ans auparavant j'avais accepté Christ comme mon Sauveur et je suis persuadé qu'il vint alors réellement habiter dans mon coeur. J'étais, avec d'autres membres de ma famille, en pleine croissance spirituelle, lorsqu'un homme, vendant des livres sur l'enseignement de la Bible vint nous rendre visite. Il se disait "Etudiant de la Bible". Nous lûmes les livres. Puis nous nous mîmes à fréquenter 1'"ecclesia" ou communauté locale des Etudiants de la Bible, et nous ne tardâmes pas à nous y rattacher. Parallèlement à l'étude de la Bible, nous allâmes de maison en maison pour parler de Christ. Ainsi, à ma connaissance, dix-sept personnes reconnurent avoir cru en Christ par mon témoignage. A cette époque j'ignorais tout des doctrines déshonorant le Christ propagées par Charles T. Russell, le fondateur américain des Etudiants de la Bible, et de l'influence sans cesse croissante de son successeur à Brooklyn, le Juge Joseph Rutherford.
Rutherford avait des ambitions mondiales pour la "Société de Bibles et de Traités de la Tour de Garde". Il pensait parvenir au but grâce aux ventes et à l'influence des traités et des livres publiés par la Société. Les membres fidèles, chargés de la vente, ne sont pas rémunérés, et la plupart remettent habituellement les recettes à la Société. Moi-même, j'ai vendu à Berlin, après les heures de classe, des milliers de livres aux titres fascinants, tels: "Des millions de personnes actuellement en vie ne mourront jamais", et "La chute de Babylone, la Grande."
A l'âge de dix-neuf ans déjà, grâce a mes succès de vente, je fus transféré au quartier général de Magdebourg. L'attrait irrésistible des plans de propagande, la participation aux bénéfices de la vente, une nouvelle société mondiale, tout contribua à m'asservir. Je négligeais l'étude de la Bible et la prière, et, lorsque le quartier général m'envoya sermonner certains groupes locaux d'anciens respectables mais rebelles aux ordres de plus en plus nombreux de Brooklyn, je le fis sans grands scrupules.
Peu après 1920, la Société de la Tour de Garde fit l'acquisition d'une imprimerie qui lui permit de publier à bon compte un déluge de revues et de livres. Ces publications, vendues au public et étudiées par les Témoins, devinrent le principal instrument d'enseignement et de propagande au service de la Société. Chaque nouveau plan de recrutement, consacré par un verset biblique, parut dans ces ouvrages pour être mis en exécution par des membres fidèles. On procède encore ainsi.
Le contrôle sans cesse grandissant de Brooklyn, manifesté par des comptes rendus, des tableaux mettant le progrès des ventes en évidence, et par des fonctionnaires autoritaires, me rebuta finalement à tel point que je retournai en 1927 en Amérique pour me libérer.
Durant six ans je parvins à rester à l'écart du mouvement. Cependant, mon père et les autres membres de ma famille, revenus eux aussi en Amérique étaient restés des membres actifs. Eux et les leaders de la Société me pressaient de revenir. Finalement, je le fis, et je devins même "Pionnier" vendant des livres dans les Etats de Géorgie, de New-York, du New-Jersey et de l'Ohio. Pour récompenser mes succès dans la vente de ces livres et dans l'organisation de groupes locaux de Témoins, le Juge Rutherford [2eme Président de la Socité] m'invita personnellement en 1937 à venir travailler au quartier général. C'était une réplique de celui de Magdebourg, même en ce qui concerne le système d'espionnage institué pour accuser des collaborateurs dont les conceptions ne concordaient pas avec celles de l'Organisation. Après un court séjour déjà je demandais inlassablement qu'on me confie une autre tâche.
En Amérique comme en Allemagne, je découvris que le contrôle passait petit à petit des groupes locaux aux membres du quartier général. On instaura d'abord les rapports écrits sur le travail accompli, puis les Anciens, élus par les groupes locaux, furent remplacés par des chefs de service du quartier général. Les études bibliques du dimanche cédèrent la place aux études du texte périodique "La tour de Garde". En 1938, la Société exigea de chaque groupe de Témoins de Jéhovah qu'il s'engage à accepter toutes les prescriptions et instructions futures données par elle. A ce moment disparut la dernière étincelle de relation personnelle avec Christ. Les nouvelles exigences étaient celles d'une soumission absolue à la théocratie et à ses plans grandioses d'établissement de la société du Monde Nouveau. Celle-ci est "le règne millénaire de Jésus" lequel, selon leurs affirmations, a commencé sur terre en 1914. Tous ceux qui se rattachent aux Témoins dé Jéhovah échapperont à la mort lors de la future bataille d'Armagédon pour vivre paisiblement dans le millénium. Seuls 144 000 parmi les fidèles d'après l'enseignement des Témoins, iront au ciel pour régner sur la création. Ainsi, 656000 au moins des 800.000 membres actuellement baptisés, devront se contenter dans la Société du Nouveau Monde d'être les serviteurs terrestres de leurs supérieurs célestes.
Cet enseignement est en contradiction avec l'évangile selon Jean (Chapitre14 verset 3) et avec beaucoup d'autres passages bibliques. Les Témoins de Jéhovah s'opposent aussi à la doctrine de la Trinité, à celle de l'enfer comme lieu de châtiment des péchés à celle de la foi en Christ comme gage de la vie éternelle. Ils méprisent la foi chrétienne historique, tout en prétendant que leurs étranges doctrines reposent sur la Bible.
Certaines personnes sont séduites par l'enseignement des Témoins de Jéhovah, tandis que beaucoup d'autres sont entraînées par ruse dans l'Organisation, avant qu'elles aient eu le temps d'en connaître les conceptions fantaisistes sur l'Ecriture Sainte et les procédés utilisés. La tactique diabolique de la Société pour gagner des membres me rappelle celle du lavage de cerveau des Etats totalitaires. Je vais décrire maintenant leur méthode de travail, telle que je l'ai pratiquée moi-même.
Première étape: Placement d'un livre ou d'un périodique dans de nouvelles mains ou de nouveaux foyers. La plupart des gens, même certains chrétiens professants, ont des connaissances trop superficielles de la Bible pour être troublés par les singuliers enseignements de la Société.
Deuxième étape Encouragement, par une deuxième visite, à lire et à étudier les publications de la Société. Au cours de ces visites, l'appétit du candidat est stimulé par des remarques dramatiques concernant les événements mondiaux, par un entretien empreint de sympathie sur des problèmes personnels ou encore par la promesse convaincue de libération par la toi au royaume.
Troisième étape: Consentement à recevoir " une étude biblique à domicile" c'est-a-dire une étude hebdomadaire non de la Bible mais des publications de la Société avec un Témoin de Jéhovah. Ces lecteurs bourrent l'esprit du candidat de leur phraséologie et de leur enseignement jusqu'à ce qu'il parle et pense comme les tribuns théocratiques du quartier général.
Quatrième étape: Affiliation à un groupe d'étude local en vue d'une séance hebdomadaire d'instruction et de formation destinée à un groupe de candidats intéressés. Là, un représentant de la Société dirige l'étude du texte d'un manuel de la Société, avec des questions et des réponses Les participants cherchent et lisent les versets bibliques destinés à justifier l'enseignement.
Cinquième étape: Participation le dimanche à l'étude dé la revue"La Tour de Garde » dans la Salle du Royaume. Les questions imprimées dans ce périodique bimensuel renvoient le lecteur au passage précis de l'article donnant la réponse, comme cela se présente dans un manuel scolaire de cette manière l'enseignement des Témoins de Jéhovah pénètre plus profondément dans l'esprit. Si le candidat franchit la sixième étape les dirigeants espèrent qu'il entre dans le royaume.
Sixième étape: Fréquentation régulière des réunions de service, des classes de formation pour les visites à domicile, la vente de livres et de périodiques, et l'envoi au quartier général des rapports exacts de l'œuvre accomplie pour le royaume. Si le candidat met sa formation fidèlement en pratique, il est prêt pour la dernière étape.
Septième étape: Baptême par immersion, manifestation de l'entrée dans l'Organisation de Dieu. On devient proclamateur du royaume, serviteur de "la bonne nouvelle du royaume". Si l'on reste fidèle aux ordonnances de la Société, on peut être sûr d'être dans le royaume. Ceux qui sont particulièrement actifs ou fidèles peuvent être invités à travailler au quartier général ou sont nommés serviteurs de district dans la Société.
Le succès de ce plan en sept étapes donne à réfléchir sur le nombre impressionnant d' écrits vendus par des Témoins militants. Ainsi, selon l'annuaire de 1957, plus de 55 millions d'exemplaires de leurs périodiques ont été propagés dans 162 pays, sans compter les ventes d'un autre groupe de Russellistes, "les Auroristes". Ces derniers entretiennent également un programme de radio d'envergure mondiale, appelé "Frank et Ernest".
En 1941, je commençais à vendre à mon compte des manuels bibliques pour les Témoins. J'avais besoin de ces gains supplémentaires. J'avais aussi recommencé à lire ma Bible sans tenir compte des interprétations de la Tour de Garde. Mon indépendance déplut au quartier général. Il fit pression sur moi par sa désapprobation, puis par le boycottage, par une stricte surveillance et des menaces importunes.. Finalement, en 1951, on me retira mon poste de pionnier.
J'étais à tel point lié par l'esprit et le sentiment aux buts et\ aux espérances du "royaume » que la malédiction de la part de la Société m'amena au bord de la tombe. Je souffris d'une crise cardiaque, je cherchai ma consolation dans l'alcool et fus sur le point de perdre la raison.
Pourtant, en 1952, dans mon terrible désespoir, je me jetai genoux pour prier toute une nuit. Je confessai mes péchés à Dieu et le suppliai de me libérer de mon attachement à l'organisation. Le matin, je me relevai, sachant que Dieu m'avait accordé la victoire.
En 1953, trente ans après m'être voué à la Société, j'écrivis ma première lettre destinée à dévoiler cette ahurissante dictature et informai d'autres âmes esclaves, que le seul moyen d'échapper c'est de bannir la littérature empoisonnée des Témoins, de se tourner directement vers la Bible et de solliciter de Jésus-Christ une rédemption totale et l'assurance du salut.
Vous qui n'êtes pas encore soumis aux ordonnances de la Tour de Garde, j'aimerais vous avertir. Chaque achat de livre et chaque heure d'étude de leur littérature représente un maillon d'une chaîne puissante qui enlace insensiblement votre âme pour vous lier finalement à un maître: "La Société de la Tour de Garde". Je vous en supplie de tout mon cœur, accueillez l'avertissement que constitue ma funeste expérience avec les Témoins de Jéhovah.
W.J. SCHNELL,
tiré de son autobiographie:
"30 ans esclave de la Tour de Garde"
en vente au
"Témoignage évangélique auprès des Témoins de Jéhovah"
8 Allée Jean LENSALADE
40000 MONT DE MARSAN
FRANCE