Gwen Shaw: chrétienne évangélique ou enseignante du Nouvel Age ?

Note d'Info-Sectes: Il est important de remarquer que même si le christianisme évangélique dit "charismatique" n'est pas une secte certains charlatans ou manipulateurs peuvent s'y introduire et avoir leurs ouvrages diffusés par des librairies que l'on croyait recommandables (l'air du temps est à la "tolérance"). Il convient donc d'être prudent et d'examiner toutes choses pour retenir ce qui est bon.

QU’EST-CE QUE L’ORGANISATION "END-TIME HANDMAIDENS & SERVANTS" ?

(Fondatrice : Gwen SHAW)

Témoignage de Mark Scheiderer

Ce témoignage a pour but de faire connaître ce que plusieurs autres membres de l’organisation et moi-même avons vécu alors que nous travaillions au quartier général de l’organisation, et les abus d’autorité que nous avons subis. Je ne peux pas non plus garder le silence au sujet des écrits de Gwen Shaw, qui sont en fait des enseignements du Nouvel Age. Madame Shaw et ses enseignements, ainsi que plusieurs autres membres de cette secte sont à l’origine du divorce de mes parents et de maints dégâts dans ma propre vie et dans la vie de beaucoup d’autres personnes. Je désire que le plus grand nombre possible de gens soient éclairés au sujet de cette secte.

Il convient de savoir que Gwen Shaw a participé à l’émission de Benny Hinn, "This is your day", en octobre 2000. Hinn a recommandé et vendu cinq ouvrages de Gwen Shaw. Pour $40, on recevait un 6e ouvrage gratuit. Précisons qu’il s’agissait de petits ouvrages brochés.

Bill Bright, C. Peter Wagner, et John Arnott sont du nombre de ceux qui cautionnent le ministère de Gwen Shaw.

Gwen Shaw a aussi écrit une étude sur les tribus d’Israël ; elle y enseigne que tout chrétien est en fait membre d’une de ces treize tribus "spirituelles".

A propos de Gwen Shaw

Au début des années 1970, Madame Shaw (qui s’appelait alors Gwen Schmidt) a fondé le groupe "End Time Handmaidens" (Servantes des derniers temps). Elle habitait alors à Chicago. Après son mariage avec James V.D. Shaw, elle a créé le quartier général de ce groupe au nord-ouest de l’Arkansas, un peu au sud de Jasper. L’adresse est : PO Box 447, Jasper, AR72641, USA. Le N° de téléphone est : 870-446-2252. C’est une propriété boisée d’environ 150 hectares, dans une vallée appelée : "Le Grand Canyon des Monts Ozark". La partie défrichée comporte cinq maisons, deux garages, un grand bâtiment d’internat avec une chapelle, un réfectoire, une cuisine, une grange, et des pâturages pour des troupeaux.

Cette partie de l’Arkansas abrite d’autres sectes et divers groupes douteux. Au début des années 1980, sur un pont à la sortie de Jasper, deux membres du F.O.U. (Foundation of Ubiquity, "Fondation pour l’Ubiquité") se sont donné la mort devant toute une foule en promettant de ressusciter au bout de trois jours. Une autre secte, "The Covenant, the Sword and the Arm of the Lord" (L’Alliance, l’Epée et le Bras de l’Eternel) est installée près de la frontière entre l’Arkansas et le Missouri ; et dans toute la région de Jasper, on trouve des adeptes du "Livre d’Urantia".

Monsieur Shaw a aujourd’hui 80 ans, et Madame Shaw 75 ans. Leur groupe donne au premier abord l’impression d’être une mission chrétienne, et s’intitule "Ministère au bénéfice des familles et des nations". Mais le lecteur va pouvoir constater qu’il s’agit en fait d’une secte du Nouvel Age, essentiellement fondée sur le culte de la personnalité, et où tout tourne autour des enseignements de Gwen Shaw et de son "magnétisme" démoniaque.

Mes premiers contacts avec Gwen Shaw

Le 13 décembre 1980, à Ann Arbor au Michigan, j’avais reçu Jésus-Christ en tant que Seigneur et Sauveur, et j’en étais à faire mes tout premiers pas dans la vie chrétienne. Ma mère a alors commencé à participer à des réunions du groupe de Gwen Shaw dans la région de Columbus dans l’Ohio. Mon premier contact avec cette secte a eu lieu en novembre 1981 à Brighton, au Michigan. Ma mère avait fait le déplacement pour se rendre à ces réunions, et j’ai participé à une après-midi avec le groupe. Elle s’est également rendue à quelques réunions à Detroit au printemps de l’année 1982 ; j’ai participé à l’une d’elles. A la suite de ces réunions-là, la vie n’a plus été du tout la même pour ma mère, pour moi, et pour toute notre famille.

Phénomènes étranges

Quelques jours plus tard, j’ai reçu un coup de téléphone de ma mère, qui était dans l’Etat de l'Iowa avec Gwen et Jim. Gwen lui avait demandé de faire le voyage avec eux, et ma mère avait accepté son invitation. Ma mère m’a alors raconté qu’un soir avant de s’endormir, elle avait vu "l’ange de Madame Shaw" s’approcher d’elle ; il lui avait donné un baiser sur le front. D’après ma mère, cet "ange" ressemblait à Madame Shaw. Le lendemain matin elle en a parlé à Gwen Shaw, qui a répondu qu’il s’agissait bien de son propre "ange gardien", et que très souvent l’ange gardien ressemble beaucoup à la personne qu’il protège. Aujourd’hui, je sais que de tels phénomènes n’ont aucun fondement dans les Ecritures. Je suis convaincu que ce "baiser sur le front" a entraîné ma mère à se soumettre à des esprits démoniaques. En d’autres occasions, j’ai entendu dans le groupe d’autres "histoires d’anges" complètement extra-bibliques, et diverses aberrations doctrinales. On y a raconté, par exemple, qu’on avait parfois vu l’esprit désincarné d’une personne (actuellement vivante) aller visiter d’autres gens. On disait aussi que notre esprit peut parfois s’absenter de notre corps, et aller exercer un ministère auprès de certaines personnes, qui nous voient alors très bien.

Les anges jouent un rôle particulier dans cette secte, dont le logo est un ange tenant un sablier. Un verset clé pour ce groupe est Apocalypse 10 :5-6 : il y est question d’un ange. Le nom de la propriété qui sert de quartier général à la secte est "Engeltal", ce qui en allemand veut dire "vallée des anges". Un des livres de Madame Shaw s’intitule "Our Ministering Angels" (Les Anges à notre service) ; cet ouvrage cite les livres apocryphes et contient beaucoup d’enseignements anti-bibliques sur les anges. Quant à "Engeltal", les expériences que j’y ai vécues me donnent à penser que cette vallée est effectivement remplie d’anges, mais d’anges déchus.

Ajoutons que tous les membres de la secte sont tenus de lire le livre le plus important de Gwen Shaw, "Love, the Law of the Angels" (L’amour, la loi des anges). Nous reparlerons de ce livre. Quand je pense à la manière dont d’autres personnes et moi-même avons été traités dans la secte, quelle dérision d’oser se prévaloir ainsi de l’amour !

Sessions et Conventions

Au cours de l’été de 1982, j’ai participé à ma première Convention Mondiale de "End Time Handmaidens". Elle se tient tous les ans vers le 4 juillet à St. Louis au Missouri. Elle dure environ 5 jours, avec des horaires épuisants. Il y a des réunions à 7 heures, 8 heures, 10 heures 30, 14 heures, et 19 heures 30, et cela se prolonge jusqu’à 23 heures ou plus. C’est éreintant ; souvent, une réunion n’est pas encore terminée à l’heure où la réunion suivante doit commencer. Madame Shaw répète souvent aux participants que s’ils se sentent fatigués, c’est un signe de faiblesse spirituelle. C’est d’ailleurs un trait caractéristique de cette secte que d’imposer un emploi du temps physiquement épuisant, aussi bien pendant les sessions que dans la vie quotidienne au quartier général. De 1500 à 2000 personnes assistent à ces Conventions ; et il y a environ 37 000 abonnés au Bulletin de Nouvelles de E.T.H. (End Time Handmaidens), qui paraît deux fois par an.

La plupart des messages donnés au cours de ces rencontres émanent de Madame Shaw et parfois de personnes qui ne sont pas officiellement affiliées au mouvement. Madame Shaw est particulièrement friande de messages donnés par des personnes qui se sont rendues au ciel ou en enfer, et elle recherche les orateurs qui peuvent parler du surnaturel, si d’après elle cela cadre avec les Ecritures.

Le point culminant d’une Convention Mondiale est la Cérémonie des Vœux. Toute personne âgée de plus de 18 ans, et qui a fait un jeûne de 21 jours (en ne prenant que des liquides) peut prononcer ces vœux qui font d’elle une Servante — ou un Serviteur — des Derniers Temps. Le mouvement comporte en effet une petite minorité masculine. Il faut avoir plus de 18 ans, car si on impose à une personne de moins de 18 ans une alimentation liquide au-delà de trois jours, on est passible d’une condamnation pour maltraitance. La secte tire son nom des versets 17 et 18 du second chapitre des Actes. Les membres jeûnent fréquemment ; et comme le rythme des sessions est épuisant, et que celui de la vie au quartier général l’est encore plus, tôt ou tard on est si fatigué physiquement qu’en devient très vulnérable du point de vue spirituel. La séduction a beau jeu alors de faire son œuvre.

Au cours de la cérémonie des vœux, Madame Shaw prie pour chacun de ceux qui s’engagent et leur impose les mains. On fait vœu de s’abandonner totalement à Dieu ; cependant, de façon très fine, Madame Shaw manipule la situation à son profit, obtenant que sa volonté soit faite. Les personnes qui s’engagent sont surtout des femmes divorcées, ou des femmes dont le mari est inconverti. Certaines sont en rébellion contre des maris chrétiens, ou ont un sentiment d’amertume à l’égard des hommes en général. L’enseignement de Madame Shaw encourage ces personnes, hommes ou femmes, à faire ce qu’elles croient que Dieu désire qu’elles fassent, sans tenir compte des devoirs conjugaux ou familiaux. Cela provoque souvent des déchirures au sein des familles ou des églises.

Depuis que je suis sorti de cette secte, Dieu m’a éclairé, par Sa Parole, sur les points où E.T.H. s’écarte de la Bible. Madame Shaw pousse les femmes à adopter envers leur mari une attitude totalement opposée à ce que la Parole enjoint dans 1 Pierre 3 : 1-2, et dans Tite 2 : 3 à 5. Son enseignement et son mode de vie contredisent complètement ces deux passages.

Au printemps de 1983, lors d’une rencontre au centre de l’Etat de l’Ohio, je suis allé à une autre réunion. Madame Shaw m'a demandé quand je comptais faire un jeûne de 21 jours : alors j’ai été d’accord pour commencer à ce moment-là. Peu après, j’ai appris qu’une autre personne jeûnait et priait pour que je m’engage dans ce jeûne. Je suis allé jusqu’au bout.

Le rôle d’Anna Lee Skarin et de la théosophie

Le 18 juin 1983, j’ai déménagé à Niagara Falls, dans l’Etat de New York, pour aider à tout refaire dans une maison destinée à E.T.H. Au cours des 7 mois que j’ai passés là-bas, j’ai découvert la nature véritable des écrits et des enseignements de Madame Shaw. Lors d’une visite chez une personne de son entourage dans l’Ontario, au Canada, j’ai eu entre les mains l’œuvre d’Anna Lee Skarin. J’ai immédiatement pensé que ces écrits étaient incompatibles avec la Bible, car ils contenaient des citations du Livre de Mormon. Cependant, par respect des opinions des amis chez qui je séjournais, je me disais que peu à peu j’arriverais à comprendre que ces écrits étaient bons. On m’a dit que Madame Shaw avait lu tous les écrits d’Anna Lee Skarin, dont l’œuvre était à la base de l’ouvrage : "Love, the Law of the Angels". Moins d’un an plus tard, Madame Shaw me l’a confirmé elle-même. Elle m’a également appris que quand elle a commencé à intégrer des éléments de l'œuvre d’Anna Lee Skarin dans son enseignement à partir de 1970, beaucoup de gens qui avaient eux-mêmes été enseignés par Anna Lee Skarin avaient dit qu’elle tenait tout à fait le même genre de propos.

Les écrits d’Anna Lee Skarin, qu’on peut se procurer aux Editions De Vorss (De Vorss Publishing Co., "Metaphysical Capital of the World", à Marina del Rey en Californie) sont des œuvres théosophiques. Ils contiennent des citations d’œuvres mormones, des Védas Hindous, et de la Bible. Madame Skarin a écrit 9 livres, l’un d’entre eux sous le pseudonyme de Christine Mercie. Ses adeptes déclarent que peu après avoir achevé son premier livre, "Ye are Gods" (Vous êtes des Dieux) en 1952, Anna Lee Skarin a reçu son corps glorieux et a pu dès lors se déplacer "sans se soucier des limitations des mortels". Son représentant, George Morris de Salt Lake City dans l’Utah, m’a dit en 1988 que Madame Skarin n’avait jamais officiellement quitté l’Eglise Mormone, et que personne ne savait exactement où elle se trouvait.

Gwen Shaw m’a déclaré qu’elle avait vendu les ouvrages d’Anna Lee Skarin à un tout petit nombre de personnes. Elle distribue ces livres avec une grande prudence, car, dit-elle, "il ne faut pas mettre les vérités les plus profondes entre les mains de tout un chacun !". Dans la cassette "Share my Burden" (Partagez mon fardeau), elle déclare avoir entendu Dieu lui dire qu’Il ne voulait pas que qui que ce soit passe sa vie seul. J’ai personnellement entendu Gwen Shaw dire qu’elle avait reçu cette révélation pendant qu’elle lisait un ouvrage d’Anna Lee Skarin. A présent, je vois à quel point il est peu probable que ce soit vraiment Dieu qui lui ait parlé alors. Elle m’a elle-même déclaré aussi que "Love, the Law of the Angels" a pour fondement les écrits d’A.L. Skarin, et que le titre est celui d’un chapitre d’un ouvrage de cette dernière, intitulé "Man Triumphant" (L’Homme Triomphant).

Deux autres livres de Gwen Shaw ont un titre emprunté à Anna Lee Skarin : le premier s’intitule "Pour Out Your Heart" (Répandez vos cœurs, livre qui contient aussi une expression d’A.L. Skarin : "au-delà des limites des mortels"). Le deuxième a pour titre "Daily Preparations for Perfection" (Se préparer chaque jour à la perfection) ; on y retrouve une expression empruntée à Anna Lee Skarin : "Les secrets de l’Eternité". Je n’ai pas lu la totalité des écrits de Gwen Shaw, mais je suis sûr qu’elle y a incorporé bien d’autres emprunts à Anna Lee Skarin. D’anciens Mormons, aujourd’hui chrétiens, affirment que les écrits de Gwen Shaw contiennent des doctrines mormones. Sans doute les Mormons seraient-ils d’accord sur ce point, car certains livres de Gwen Shaw se vendent à Salt Lake City.

Des doctrines extra-bibliques

Précisons que les ouvrages émanant d’E.T.H. sont publiés par "Engeltal Press", présent chaque année à la Convention de l’Association des Editeurs et Libraires Chrétiens. Il y a toutefois un ouvrage de Madame Shaw que cette Association ne diffuse pas, et c’est la version abrégée de : "Paradise, the Holy City and the Glory of the Throne" (Le Paradis, la Ville Sainte et la Gloire du Trône). Le manuscrit intégral de cet ouvrage affirme que Jean-Baptiste était la réincarnation d’Elie.

Voici quelques échantillons d’enseignements anti-bibliques de Gwen Shaw. Certains sont tirés de ses cassettes ou de ses livres. D’autres sont des déclarations non enregistrées que nous avons personnellement entendues à Engeltal ou ailleurs.

La cassette "Embrace the Sword in your life" (Accueillez l’Epée dans votre vie) répète des thèmes récurrents dans la première partie du livre d’A.L. Skarin, "Ye Are Gods" (Vous êtes des Dieux).

Au cours d’un culte du matin dans la chapelle à Engeltal, G. Shaw a déclaré que "l’Epouse de Christ" se perfectionnera dans le ciel.

Au cours d’un autre culte dans cette chapelle, elle a enseigné que les bonnes œuvres de certaines personnes sont honorées par Dieu et peuvent conduire au salut.

Gwen Shaw m’a personnellement déclaré qu’elle avait reçu des visites d’un membre de E.T.H. postérieurement à la mort de la personne en question. Ces visites ont eu lieu dans la chambre de G. Shaw pendant trois jours après le décès ; Madame Shaw a tenu des conversations avec l’esprit de cette personne.

"Sarah Wilson" (je ne divulgue pas le vrai nom de cette personne) a entendu Gwen Shaw affirmer qu’elle se souvient de sa vie auprès de Dieu avant sa naissance.

Madame Shaw a déclaré au cours d’un enseignement donné à Niagara Falls en Octobre 1983 que nous sommes tous "de petits dieux". La cassette de cet enseignement n’a pas été rendue publique.

Au printemps de l’année 1988, Madame Shaw a " prophétisé " que Ronald Reagan serait le dernier Président des Etats-Unis.

Au cours d’une conversation dans son bureau, elle a déclaré que le dernier grand acte de Dieu s’accomplirait au travers des femmes.

Je relève également un incident étrange dans l’autobiographie de Gwen Shaw, "Unconditional Surrender" (Capitulation sans conditions). Alors qu’elle prêchait en Inde, un œil gigantesque est apparu derrière elle. Tout l’auditoire, dit-elle, a constaté cette apparition.

Madame Shaw m’a personnellement fait part de la manière dont elle écrit ses ouvrages. Quand je compare ses déclarations à ce que j’ai lu au sujet de "God Calling" (Livre de méditations quotidiennes, intitulé en français : "Dieu appelle") je n’ai pas le moindre doute : elle pratique, elle aussi, l’écriture automatique. Bien des fois, on lui a signalé le caractère pernicieux de "God Calling" ; elle n’en continue pas moins à cautionner ce livre. En 1988, il était encore en vente chez elle. J’ai maintenant compris pourquoi !

Mon vécu personnel

J’ai quitté Niagara Falls en janvier 1984 pour revenir chez mes parents dans l’Ohio. Ma mère et moi sommes allés à Engeltal au début du mois d’avril, à l’occasion d’un mariage. C’est alors que Madame Shaw m’a demandé de rester et de lui apporter une aide pendant quelques semaines. Ensuite, elle et son mari devaient se rendre dans l’Ohio ; et ils me ramèneraient alors à la maison. J’ai accepté de rester pour les aider. Par la suite, j’ai appris que Madame Shaw et d’autres personnes avaient prié pour obtenir que je travaille pour eux.

Au cours de la quinzaine qui a suivi, j’ai vu comment fonctionnait ce quartier général. J’ai réellement cru alors qu’il s’agissait d’une œuvre pure, à la gloire de Dieu. Madame Shaw m’a ensuite demandé de prolonger mon séjour jusqu’à la Convention Mondiale de juillet : j’ai accepté. Peu avant le début de la Convention, je lui ai demandé si je pouvais rester définitivement, et elle a été d’accord. J’ai donc travaillé au quartier général de cette secte jusqu’au16 août 1988.

Par la lecture d’ouvrages au sujet des sectes depuis quelques années, j’ai pris conscience des traits communs entre E.T.H. et ces sectes. Pendant mon séjour à Engeltal, j’ai maintes fois entendu dire à Madame Shaw que tous ceux qui ont tenu des propos défavorables à son sujet ou se sont opposés à elle "sont tombés sous le jugement de Dieu". Un de ses versets préférés est tiré de 1 Chroniques 16 : 22 : "Ne touchez pas à mes oints, ne faites pas de mal à mes prophètes". A ma connaissance, personne n’a jamais essayé de porter la main sur elle, et j’ai l’assurance qu’elle n’est pas prophétesse. Elle répète souvent que toute personne quittant E.T.H. est en danger de finir dans "les ténèbres spirituelles". Les membres du personnel — 25 personnes environ — s’entendaient dire qu’ils seraient en grand danger, spirituellement, s’ils quittaient E.T.H. sans que ce soit "la volonté de Dieu". A deux reprises elle a eu "des songes du Seigneur" l’avertissant que l’un d’entre nous allait mourir ou se faire tuer s’il partait. Ces "songes" lui ont été donnés un ou deux jours avant qu’effectivement quelqu’un ne parte. Aucun décès ne s’est produit.

Nous travaillions au moins six jours par semaine, jusqu’à minuit ou même plus tard. On nous disait quand jeûner, quand ne pas jeûner. Madame Shaw nous disait souvent que nous avions besoin de jeûner. Elle voulait connaître le maximum de détails personnels sur tous les aspects de la vie des autres, leurs pensées et leurs opinions personnelles. Elle s’est même permis de sonder, par son questionnement, la vie sexuelle de couples mariés. Il nous fallait prévenir les autorités d’E.T.H. si jamais nous voulions nous rendre à l’extérieur d’Engeltal. Très souvent, Madame Shaw écoutait nos conversations téléphoniques. Tout ce qui se passait à Engeltal devait être tenu secret, en particulier si Madame Shaw était malade. On ne savait pas pourquoi, mais il ne fallait jamais dire à qui que ce soit qu’elle était malade. Cette politique du secret, qui couvrait pratiquement tous les aspects de notre existence, concorde bien avec l’enseignement donné dans la cassette intitulée : "Garder les secrets du Seigneur".

La question de nos péchés était souvent abordée au cours des prédications dans la chapelle ou en d’autres occasions lorsque tout le personnel était réuni. Si jamais l’un d’entre nous souffrait du péché d’un autre à notre égard, on nous disait qu’il fallait l’assumer. Aucune mesure n’intervenait jamais pour régler une situation. Depuis mon départ, plus je vais, plus je me rends compte que rien, alors que j’étais à Engeltal, n’était conduit de manière biblique.

La relation entre Madame Shaw et son personnel maintenait constamment nos émotions sur des "montagnes russes". Elle nous contrôlait par tous les moyens possibles : les manipulations, les flatteries, les condamnations, la culpabilisation. Très fréquemment (et c’était particulièrement déplaisant !) on était psychanalysé en public par l’une ou l’autre des autorités. Il suffisait d’être en désaccord avec cette pratique pour être taxé de rébellion. La pire chose de toutes était la capacité qu’avait Madame Shaw de trouver le point faible dans la foi de quelqu’un : elle se prononçait alors sur ce qu’elle estimait bon pour nous. A ce sujet, je mentionnerai la relation entre Madame Shaw et une jeune fille, membre du personnel, que nous appellerons Cindy, et qui fait encore de temps en temps des séjours à Engeltal. Cindy a un "esprit familier" du type de ceux qui sont décrits dans 1 Samuel 28 et Actes 16. Madame Shaw se sert de cette jeune fille pour se renseigner sur telle ou telle personne. Elle a également encouragé Cindy - qui s’intéressait un peu à moi — à "me fréquenter". J’ai été consterné et écœuré d’apprendre que Cindy était hermaphrodite, et que Madame Shaw était au courant de cela au moins depuis 1985. Alors qu’elle savait la vérité sur Cindy, Madame Shaw la poussait vers moi ! Pour comprendre qu’il y là le signe d’un dérèglement, d’une perversion profonde chez Madame Shaw, que faut-il de plus ?

J’ai donc quitté Engeltal à la mi-août en 1988. Plusieurs autres sont partis la semaine suivante. Madame Shaw a menti de façon éhontée au sujet de tous. Au personnel demeuré sur place, elle a déclaré que nous étions tous possédés par des démons, et que de surcroît, les membres féminins du personnel étaient partis pour cause de ménopause !

Mais Dieu a pris soin de moi, au travers de Sa Parole, de la prière, de la communion fraternelle avec des amis et des parents chrétiens, et par la lecture d’ouvrages sur les sectes. Je n’ai plus peur de Madame Shaw, mais je trouve qu’elle a une puissance stupéfiante pour séduire et contrôler autrui, compte tenu du fait qu’elle n’est pas entourée d’un grand nombre de subordonnés.

Depuis mon départ, j’ai appris que Madame Shaw a recommandé à trois épouses (parmi les couples qui constituaient son personnel au quartier général) de divorcer. J’ai aussi appris qu’une personne qui a quitté Engeltal a perçu audiblement et clairement la voix de Madame Shaw, alors que cette dernière n’était pas présente physiquement. Ce type de phénomène est familier parmi les membres de "Wicca" (une organisation sataniste). Une autre personne voit souvent Madame Shaw lui apparaître en songe pour lui donner des instructions au sujet de telle ou telle situation. Je n’en doute pas, ces phénomènes-là sont de nature satanique. J’ai aussi reçu des témoignages de personnes qui avaient assisté au détournement de dons, et qui connaissaient l’existence de comptes bancaires en Suisse. La propriété d’Engeltal et tous les bâtiments qui s’y trouvent appartiennent à Monsieur Shaw lui-même, et pas à l’Association E.T.H., contrairement à ce qu’on déclare publiquement.

Madame Shaw a souvent affirmé que Dieu lui avait dit qu’Il lui avait donné Engeltal, et qui si jamais elle s’en servait pour son profit personnel, Il le lui retirerait. Il est difficile de savoir si Dieu lui a réellement dit cela ou non ; il reste néanmoins qu’une partie d’Engeltal lui a été retirée en novembre 1990. Un grand édifice a été totalement détruit par un incendie : là se trouvaient l’imprimerie, les bureaux, les entrepôts, le service des cassettes avec le matériel de duplication, le service des expéditions et de la réception. Madame Shaw a accusé un ancien membre du personnel d’avoir mis le feu.

La secte a poursuivi ses activités et reconstruit l’imprimerie. Elle est également propriétaire d’une maison à Jérusalem en Israël. A ce jour, personne n’a encore fait la lumière sur Madame Shaw, ni publié la vérité au sujet de cette secte : la raison en est que jusqu’à présent, Madame Shaw a réussi à salir la réputation de toute personne qui a cherché à lui faire regarder en la vérité en face. J’espère que le plus grand nombre possible de personnes pourront lire mon témoignage. Je ne vois pas comment une personne saine d’esprit participant à cette secte pourrait continuer à en être l’esclave après avoir pris connaissance des faits que j’ai exposés ici. Beaucoup, parmi les personnes qui ont été délivrées de l’emprise de Madame Shaw, prient pour la libération de ceux qui restent captifs de ce piège de Satan.

Je pourrais raconter bien d’autres faits au sujet de Madame Shaw et de sa secte, mais il me semble en avoir dit suffisamment pour l’instant. Nous ignorons encore si Madame Shaw se repentira ou non de s’être ainsi livrée à la sorcellerie. Tant qu’elle ne l’a pas fait, opposons notre prière aux esprits démoniaques qui la contrôlent et qui se manifestent au travers d’elle ; prions pour les personnes qui sont dominées par les Shaw. Je serais reconnaissant aussi si vous pouviez prier pour moi et pour ma famille.

L’adresse e-mail de Mark Scheiderer, l’auteur de ce témoignage, est : markscheiderer@hotmail.com

On peut obtenir des informations complémentaires en s’adressant à : Personal Freedom Outreach, PO Box 26062, St Louis, MO63136, USA. Tél. : (314) 338-2648 Demandez-- leur le "Quarterly Journal", Volume 14, N° 3.

Vous pouvez aussi prendre contact avec Jubilee Radio Network, 85, Founders Lane, St. Louis, MO 63105. Tel. : (800)737-0172. Demandez à vous procurer la cassette N°2, 113 intitulée "Issues, Etc… ".

Un ouvrage intitulé "Churches that Abuse", de Ronald M. Enroth (Zondervan Publishing House) m’a été d’un grand secours, et je le recommande chaleureusement.

Le témoignage ci-dessus a été d’abord publié en février 1992, puis mis à jour et publié à nouveau en juillet 2000

L’original de cet article peut être consulté en anglais sur le site Internet http://www.deceptioninthechurch.com/handmaidens_2.html

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale.