Dr Manfred Heide - L’auteur du présent article est médecin-chef à la clinique de Bad Laasphe, et spécialiste en médecine interne et médecine naturelle. L’homéopathie se veut une science expérimentale, et représente actuellement le courant paramédical le plus important. Mais ses effets réels ne sont pas prouvés scientifiquement. «Des examens cliniques effectués sur des préparations homéopathiques distinctes relatives à des maladies distinctes donnent des résultats erronés et incertains» (1).
Hahnemann et son principe de similitude
L’homéopathie a été fondée par un médecin allemand, le docteur Samuel Hahnemann (1755-1843), un contemporain de Goethe. Selon Blatter (2), il fut l’ami de Mesmer, l’un des grands pourfendeurs de la foi chrétienne de son temps, et qui développa le magnétisme. Hahnemann était franc-maçon, libre-penseur, doué de capacités intellectuelles supérieures à la moyenne. Il ne se satisfaisait pas des résultats de la médecine traditionnelle de son époque et énonça ses propres théories. Suite à quelques expérimentations, il émit l’hypothèse que les maladies pouvaient être guéries par les substances, diluées, qui les avaient générées.
C’est ainsi qu’il établit son fameux «principe de similitude», selon lequel «le semblable guérit le semblable» (similia similibus curentur). Ce principe de similitude était déjà connu dans les médecines populaires du Tibet, de la Chine et de l’Arabie, et il fut connu d’Hippocrate et de Paracelse. Mais Hahnemann le reprit et le systématisa dès 1796 par de nouvelles expérimentations pratiques (3). La règle de la similitude est donc le noyau dur de l’homéopathie, dont l’étymologie vient du grec «homoion» (semblable) et «pathos» (maladie).
Homéopathie: Diluer la substance à l’infini
Un autre principe de l’homéopathie est la dilution infinitésimale de la substance. Contrairement à l’allopathie, qui repose sur l’administration plus ou moins forte et élevée de médicaments, l’homéopathie applique des doses fortement diluées («homéopathiques»). Car pour Hahnemann, la dilution a un effet dynamique, démultiplicateur: une dose infime possèderait donc des vertus guérissantes accrues. Les détracteurs de l’homéopathie affirment que la dose retenue est comparable à une goutte d’eau dans un lac! Cette dilution infinitésimale est l’un des points controversés de l’homéopathie.
Thérapie et esprit
Dans son livre «Organon der Heilkunde» (4), Hahnemann explique qu’à partir de la dilution C30, «la matière est à tel point réduite» qu’elle présente «une particule qui n’est plus quantifiable; manifestement, par la dynamique de la dilution. La matière est réduite à sa substance intrinsèque et pure, et c’est là qu’elle présente tout son potentiel spirituel.»
«L’explication selon laquelle la dilution "dynamiserait" le médicament tout en lui conférant un pouvoir spirituel repose sur des conceptions magiques» (5). Dans la préface de sa cinquième partie consacrée aux «Maladies chroniques», Hahnemann écrit: «Les dynamisations homéopathiques sont de véritables stimulateurs des propriétés médicinales cachées dans les corps naturels (...) qui peuvent ainsi agir sur notre esprit et notre vie...»
Homéopathie: qu’en est-il en réalité?
En termes strictement scientifiques, il n’est pas possible que ces produits puissent avoir un effet, car après un nombre élevé de dilutions, il ne reste presque plus de trace de la substance active. A titre d’exemple, une dilution de type D20 équivaut à un litre de produit versé dans l’ensemble des eaux de notre globe! A la puissance D31, l’effet serait celui d’une goutte sur une masse un million de fois plus importante que notre planète...
Certaines préparations sont de l’ordre de D1000 ou plus...et l’on parle encore de succès! Commentaire d’un spécialiste en médecine naturelle chrétien (6): «On sait parfaitement qu’à partir de la dilution D23, il n’y a plus une seule molécule de la substance-mère. Ce qui se passe dès cette étape-là n’est donc rien d’autre qu’un rituel où l’on secoue de l’alcool...Le vrai homéopathe travaille avec du D30, pour être sûr qu’il n’y a plus de matière du tout» (7).
Hahnemann a dit lui-même que ses produits n’avaient pas un effet «chimique», mais «dynamique», et que des forces particulières entraient en jeu. Hahnemann qualifiait aussi de «dynamique» la force d’un aimant sur le fer, tout comme il intégrait dans sa théorie les forces magnétiques de Mesmer. «Les fondements de l’homéopathie et le recoupement avec d’autres théories manifestent ses liens avec l’occultisme et la magie. Les forces recherchées sont occultes et non scientifiques... Hahnemann mentionne aussi dans sa thérapie expérimentale une dynamique des médicaments proche du mesmérisme» (8). L’homéopathie Samuel Hahnemann.
Force cosmique/démoniaque
La force cosmique
Qu’est-ce qui se cache, finalement, derrière les préparations homéopathiques? «A la base de ces médicaments se trouve la notion de force cosmique; celle-ci renvoie à une vision du monde tout à fait occulte. La force cosmique dont parlent tour à tour les magies blanche et noire, le yoga, la radiesthésie et l’anthroposophie, entre autres, ne peut nullement être identifiée à la puissance divine (2).»
Hahnemann a écrit: «Si l’on fait tomber une goutte de médicament dans un grand lac, le mélange n’en fera pas un médicament, car la force serait absorbée. Mais en secouant fortement le liquide et en frottant la poudre en petites doses, ses vertus sont intensifiées» (cité par (8)). Selon Hahnemann, au moment de la confection des doses homéopathiques, une force passe du fabricant au médicament, de façon mystérieuse... La manière de faire transiter cette force - en la dynamisant - dans un élément amoindri, manifeste le côté occulte du procédé. Les affirmations de Hahnemann permettent de conclure qu’il avait une conception strictement spirite des maladies.
Au paragraphe 31 de son oeuvre maîtresse, «Organon», il déclare que les maladies sont des «dysfonctionnements de la dynamique de l’esprit humain». Sa théorie de l’effet des médicaments dilués (la «dynamisation ») est également de type spirite: «Les substances se réduisent ainsi à leur nature la plus pure, qui est spirituelle... » Dans son «Organon», Hahnemann explique lui-même comment la substance médicamenteuse se transforme, suite à une procédure mécanique, en une force guérissante subtile, d’ordre spirituel. «Nous avons là une authentique doctrine de spiritualisation de la matière. C’est du spiritisme à l’état pur...»(8). Dans ses fondements, l’homéopathie est donc proche du mesmérisme; dans les deux démarches, des forces mystérieuses transitent vers le malade.
Hahnemann a développé une thérapie où les forces occultes jouent un rôle important - tout comme dans le magnétisme. «Ces corrélations manifestent l’essence même de l’homéopathie» (9). L’homéopathie a également servi de complément à l’anthroposophie de Rudolph Steiner, qui avait lui-même vécu des phénomènes occultes dans son enfance: contact avec les morts et divers esprits. «La médecine Weleda présente des similitudes avec l’homéopathie, dont Rudolph Steiner a repris le principe des potentialisations. Toutefois, l’effet guérissant ne se produit pas ici selon le principe des similitudes, mais par de la "voyance" (1). «Les principes de la "médecine anthroposophique" reposent sur l’imagination, l’inspiration et l’intuition, par lesquelles des "influences cosmiques" (comme dans l’astrologie, autre pseudo-science) sont captées. L’anthroposophie combine donc sa doctrine ésotérique avec les conceptions irrationnelles de l’homéopathie» (9).
Homéopathie: en résumé...
Samuel Hahnemann, tenant de l’occultisme, prétendait lui-même avoir reçu sa méthode par le biais de révélations spirites. Il était hostile au Seigneur Jésus, qu’il considérait comme un doux rêveur. Sa pensée repose sur le principe de similitude de la doctrine micro-/macrocosmique. Sa conception, selon laquelle toute matière contient une part d’esprit, n’est pas du tout biblique. Il était persuadé que la dilution des médicaments devait libérer toujours plus de forces dans la matière; or, d’un point de vue chimique, une dilution de puissance supérieure à D23 ne laisse plus rien de la substance originelle - le procédé ne laisse que des éthers: l’esprit - selon la compréhension que l’on a de ce terme. De nombreuses personnes - des croyants notamment - cherchent la guérison par le biais de méthodes parfois occultes. Mais, contrairement à ce qu’a écrit un homéopathe, tout ce qui guérit n’est pas forcément bon.
Cet article est un condensé du livre de Manfred Heide: «Irrwege des Heils», paru aux éditions Schulte & Gerth, Asslar.
Références bibliographiques
1) M. Richter: Notes personnelles du 30.12.1986
2) K. Blatter: Pratiques paramédicales, Bible et communauté 82, No 2, 1982
3) M. Dorcsi: Principes de l’homéopathie, journal des médecins autrichiens 33, No 23, 1978, 1300
4) S. Hahnemann: Organon de la médecine, 6e édition, Editions Dr Schwabe, Hrsg. R. Hael, Leipzig 1921
5) R. König: Médecines douces, Hänssler-Editions, Neuhausen-Stuttgart 1987
6) K.H. Däumer: Entretien au sujet du livre d’O. Markmann (96) dans «Ferme et fidèle», No 30
7) Th. Dethlefsen: le hasard, une chance, Goldmann-Editions de poche 880
8) O. Markmann: les méthodes de guérison occultes de l’homéopathie et de la biochimie, Editions Lorenz-Keip, Berlin, 1978
9) G. Glowatzki: La pensée magique de la médecine et son arrière-plan anthroposophe. Dans: Oepen/Prokop: Méthodes marginales de la médecine. Société du Livre Scientifique, Darmstadt 1986
Les documents bibliographiques ci-dessus ont été édités en allemand.
Recherche d'une plante
Homéopathique
POSITION DE L’ASSOCIATION DES DROGUISTES CHRÉTIENS
L’Association des droguistes chrétiens admet l’homéopathie dans certaines limites (potentialisations basses), mais se distancie clairement des homéopathes qui exercent des pratiques occultes, telles que le pendule, pour chercher la substance requise.
Pour les problèmes relatifs à la colère, à la jalousie, au désir de vengeance et d’autres difficultés de ce type, elle recommande la cure d’âme. L’Association rappelle que le fondateur de l’homéopathie Samuel Hahnemann, ainsi que plusieurs homéopathes actuels, affirment que ce n’est pas la substance d’une préparation qui agit, mais sa «force immatérielle».L’Association pose donc les questions suivantes:
- Comment les produits homéopathiques agissent-ils dans ces préparations à dilutions infinitésimales?
- La «puissance de vie» contenue dans les préparations peut-elle être assimilée au souffle divin décrit dans Genèse 2, 7, ou s’agit-il d’une puissance occulte?
- Lorsque l’on secoue et dilue le produit, des forces cosmiques sont-elles associées, ou s’agit-il de simples processus physiques?
LES RAISONS QUI M’ONT POUSSÉ À RENONCER À VENDRE DES PRODUITS ANTHROPOSOPHES ET HOMÉOPATHIQUES
Témoignage de Hanspeter Horsch
L’auteur de ce témoignage est droguiste à Heiden, et naturopathe cantonal reconnu.
J’ai vendu pendant des années des produits homéopathiques et anthroposophiques; j’ai même promu personnellement l’homéopathie et j’avais plus d’un argument pour défendre ces préparations. Les résultats observés auprès de mes clients ajoutaient encore de l’eau à mon moulin. Mais, après avoir discuté longuement avec des frères et soeurs dans la foi qui refusaient avec conviction l’homéopathie, j’ai commencé à voir plus clair sur certains points jusque-là refoulés - à la vérité pour des raisons matérielles. Un beau soir, mon épouse et moi-même avons décidé de ne plus tergiverser, et de cesser de vendre des médicaments dont les bases seraient incompatibles avec l’Evangile de Jésus-Christ. Cette décision a été suivie d’une grande paix, mais aussi d’âpres combats.
Nous n’avons pas agi sur un coup de tête, mais après mûre réflexion. J’étais interpellé par le fait que l’homéopathie s’attache beaucoup aux effets immatériels des substances. Les dysfonctionnements que l’homéopathie prétend soigner- la haine, la convoitise, l’envie, la jalousie - sont des comportements que la Bible nomme péchés. En vendant ces médicaments, j’ai réalisé que je soutenais un autre évangile que le seul qui nous ait été donné. J’ai donc quitté cette voie après l’avoir confessée, tout en réalisant tout à nouveau la valeur du sacrifice accompli par Jésus-Christ. Notre décision a suscité bien des réactions au sein de notre équipe de travail et de notre clientèle, et j’ai ainsi eu l’occasion de témoigner de ma foi. Nous avons aussi discuté avec des collègues à ce sujet... Et, même si les affaires ont été moins bonnes suite à notre décision, nous avons vu la main de Dieu, et notre foi en a été affermie. Nous avons aussi vécu quotidiennement de petits miracles, et cela se poursuit depuis trois ans et demi!
Hahnemann a dit lui-même que ses produits n’avaient pas un effet «chimique» mais «dynamique», et que diverses forces particulières agissaient sur les médicaments
Article paru et édité par Campus pour Christ Suisse romande