Evangile de la prospérité

La "théologie de la prospérité", n'est pas une secte mais une arnaque (cf article sur Benny Hinn télévangéliste de la prospérité). L'Evangile de la prospérité est issu des courants pentecôtistes américains (mais ne représente pas la doctrine pentecôtiste!), et met sur le même plan salut chrétien et richesse matérielle. Pour la télévangéliste américaine Gloria Copeland, l’équation évangélique est sans équivoque: "Donnez [moi] 10 dollars et vous en recevrez 1’000. Donnez 1’000 dollars et vous en recevrez 100’000…"

Une étude fondamentale sur "l'Evangile de la prospérité" vient d'être publiée à l’usage des unions d’Eglises membres du Conseil national des évangéliques de France (CNEF). Pour la première fois, une grande organisation protestante française analyse et dénonce clairement « la théologie de la prospérité ».

En France, certaines églises françaises qui pratiquent la théologie de la prospérité ont pignon sur rue. Charisma, en Seine-Saint-Denis, rassemble pas moins de 7000 personnes tous les dimanches. Le pasteur principal, Nuno Pedro, donne cet enseignement dans un de ses livres (31 jours pour créer votre monde. Ed Charisma, 2005) : « Il [Dieu] nous instruit à mettre Sa Parole dans notre cœur et dans notre bouche, afin qu’en la proclamant avec foi, nous puissions produire les mêmes résultats que Lui ! » Mêmes résultats que Dieu, rien de moins ! Ceux qui se rendent le dimanche à Charisma peuvent constater de quoi il est question. Une prédication du pasteur Pedro, homme à l’ego surdimensionné, est un one-man show où les fidèles spectateurs sont amenés à faire des exercices d’auto-persuasion pour l’obtention de toutes sortes de choses. C’est impressionnant, parfois émouvant, et peut-être ça marche parfois, un peu comme la pensée magique en général. Mais le rapport à Jésus de Nazareth, celui de la vraie Bible, n’est pas évident(!)

L’étude du CNEF suscite des réactions négatives, surtout dans certains milieux charismatiques proches de la théologie de la prospérité (le site Enseignemoi.com fournit de nombreux exemples), ou le "pasteur" Carlos Payan, connu pour son ministère de guérison et ses collusions oecuméniques.

Morceaux choisis de ce rapport du CNEF sur l'évangile de la prospérité

La théologie de la prospérité a vu le jour aux États-Unis à partir des années 1960. Son influence gagne l’Afrique et l’Amérique du Sud à partir de la fin des années 1970. Elle enseigne qu’en plus du salut, le Christ promet et assure à ceux qui mettent en oeuvre leur foi, la richesse matérielle, la santé et le succès. Cette théologie s’est développée autour de personnalités issues du pentecôtisme, mais ne représente pas la doctrine pentecôtiste.

Ce courant de la "théologie de la prospérité" correspond aux aspirations matérialistes d'une frange du christianisme occidental, qui y trouve enfin un langage « décomplexé » sur l'argent. Il rejoint aussi, par les espoirs qu’il suscite, bien des populations dont la réalité quotidienne est la souffrance et la misère.

Les personnalités marquantes du mouvement de "théologie de la prospérité", aux E-U, sont : Kenneth Hagin (Rhèma Bible Church, Tulsa) ; Kenneth & Gloria Copeland (Forth Worth, Texas) ; Robert Tilton (Word of Faith Church, Texas) ; Joël Osteen (Lakewood Church, Houston) ; Jerry Savelle (associé de Copeland) ; Charles & Frances Hunter (City of Light, Texas) ; Charles Capps (Arkansas), Joyce Meyer (Hand of Hope, Saint-Louis), Creflo Dollar (C.D.Ministries).

Sont promis aux fidèles par la "théologie de la prospérité": pardon des péchés, santé, richesse. Il s'y ajoute, parfois, une quatrième composante : libération des influences démoniaques.

théologie de la prospérité

L’anthropocentrisme est une autre marque évidente de la théologie de la prospérité... La situation d’autorité donnée à l’homme en fait un petit dieu, agissant à sa guise. Dans la théologie de la prospérité, l’homme dispose, édicte et décrète, sans le moindre état d’âme : il réalise ainsi sa vocation glorieuse. Dieu, quant à lui, est au service des décisions et des proclamations d’autorité de sa créature.

Lire le dossier complet sur le site du CNEF